mardi 22 mars 2011

Croire en l'homme ?

 Ce soir en rentrant chez moi, une femme anglaise m'a abordée. Elle semblait perdue, cherchait manifestement que quelqu'un dans la rue prenne le soin de l'écouter. Elle disait avoir besoin d'aide. Elle était en France suite au décès de sa mère, traversait une période un peu chaotique. Elle était logée chez une amie artiste qu'elle ne parvenait pas à joindre car elle était sur scène en ce moment-même (le téléphone français qu'elle s'était procuré il y a peu ayant refusé de fonctionner dans l'après-midi). Elle disait être diabétique, avoir pris sa dernière injection d'insuline il y a peu et s'être accidentellement enfermée hors de l'appartement sans argent, son hôte détenant les clefs. Elle avait besoin de manger et de rester quelque part en attendant que son amie rentre en fin de soirée. Sur le chemin jusqu'au distributeur, elle m'expliqua être allergique au gluten et qu'elle ne connaissait à proximité qu'un restaurant servant des plats sans gluten près de République où elle pourrait rester. Elle insista à multiples reprises pour prendre mes coordonnées pour me rembourser. Ce que systématiquement je refusai. 

Tout au long de cette rencontre, je savais que ça pouvait tout aussi bien être un mensonge, une tactique bien rodée pour récupérer 15 euros en quelques minutes. Elle remercia le Seigneur de m'avoir mise sur son chemin. Elle cherchait de l'aide depuis un moment et personne ne l'avait écoutée. Je lui expliquai la méfiance des Français qui ne veulent pas se faire abuser et que je préférais l'aider, quelle que soit la vérité. Je choisissais la confiance en l'homme, une confiance réitérée autant que nécessaire.
Je lui ai donné plus qu'elle ne le demanda et la bénis par Jésus-Christ. 
En la quittant, j'étais en paix, même à l'idée qu'elle aille peut-être boire cet argent juste après. Je priai pour elle et la remis dans la main du Père. 
Si cette femme est droite, je veux pouvoir lui venir en aide et la bénir.
Si cette femme ment, je veux pouvoir lui venir en aide et la bénir. 
Le Seigneur lui aura peut-être parlé à travers la confiance que j'ai choisi de lui accorder. L'arme puissante qu'est la prière l'aura peut-être déplacée. Cela ne m'appartient pas. 
Quoi qu'il en soit, cette femme a besoin d'être bénie, et Dieu sait parfaitement comment. 
Et moi j'ai été bénie, en cela que je n'ai pas pu laisser la méfiance, la suspicion ou la peur décider de mes actes, et en restant libre vis-à-vis de mon argent que je considère appartenir à Dieu.


"Vous avez entendu qu'il a été dit : Oeil pour œil, et dent pour dent.
Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi l'autre. Si quelqu'un veut te traîner en justice, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Si quelqu'un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui. Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi." 
(Mt 5, 38-42 - Colombe)

Dieu, Lui,  nous redonne sa confiance à chaque fois que nous lui manquons. Il revient vers nous pour nous bénir sans cesse, malgré nos écarts, nos mensonges, nos rébellions, nos rejets même. 
Parce que l'Esprit vit en moi, je veux aimer mon prochain comme Lui l'aime. 
Parce que Jésus règne sur moi, je veux bénir les brebis les plus égarées et même les loups.
Parce que Dieu pourvoit à tous mes besoins gratuitement, je veux donner gratuitement. 
Parce que Jésus est mort pour moi, malgré tous mes péchés, je veux mourir à moi-même pour le suivre en servant les hommes comme Lui le veut. 

Je rends grâce à Dieu de me rendre libre. De mes peurs, de mon argent, des logiques d'isolement, de méfiance, de division ; pour la compassion qu'il met dans mon cœur, pour la confiance et la douceur, la disponibilité qu'il crée en moi, à Lui, et aux hommes. Je Lui rends grâce de me rendre capable d'aimer mon prochain d'une façon juste, libre de tout mélange : sans sentimentalisme vain ni fausse humilité ni orgueil. Toute la gloire Lui revient. En effet, cet équilibre est un miracle en soi, car inatteignable par nos propres efforts.




« Attention ! Ne méprisez aucun de ces petits ! Oui, je vous le dis, leurs anges dans les cieux sont toujours avec mon Père qui est dans les cieux. Qu'est-ce que vous pensez de cette histoire ? Un homme a 100 moutons, et l'un des moutons se perd. L'homme laisse les 99 moutons dans la montagne et il part chercher celui qui s'est perdu. Je vous le dis, c'est la vérité : s'il le trouve, il est tout joyeux pour ce mouton, beaucoup plus que pour les 99 qui ne se sont pas perdus. De la même façon, votre Père qui est dans les cieux ne veut pas qu'un seul de ces petits se perde. »
(Mt 18, 10-14 - PDV)


Jésus lui répond : « Voici le commandement le plus important : “Écoute, Israël ! Le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur. Tu dois aimer le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ton intelligence et de toute ta force.” Et voici le deuxième commandement : “Tu dois aimer ton prochain comme toi-même.” Il n'y a pas de commandement plus important que ces deux-là. »
(Mc 12, 29-31)

« Vous avez appris qu'on a dit : “Tu dois aimer ton prochain et détester ton ennemi.”
Mais moi, je vous dis : aimez vos ennemis. Priez pour ceux qui vous font souffrir. Alors vous serez vraiment les enfants de votre Père qui est dans les cieux. En effet, il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons. Il fait tomber la pluie sur ceux qui se conduisent bien et sur ceux qui se conduisent mal. Si vous aimez seulement ceux qui vous aiment, quelle récompense est-ce que Dieu va vous donner ? Même les employés des impôts font la même chose que vous ! Et si vous saluez seulement vos frères et vos sœurs, qu'est-ce que vous faites d'extraordinaire ? Même les gens qui ne connaissent pas Dieu font la même chose que vous ! Soyez donc parfaits, comme votre Père dans les cieux est parfait ! »  
(Mt 5, 43-48 - PDV)

mercredi 16 mars 2011

Vacuité et plénitude ?

"(Le Seigneur) l'a trouvé (son peuple) dans un pays désert,
dans un chaos hurlant et aride ;
il l'entourait, il prenait soin de lui,
il le gardait comme la prunelle de son œil" (Deut 32, 10 - NBS).

"Mais en ceci Dieu prouve son amour envers nous : Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs." (Rom 5, 8 -TOB)

"Alors, l'amour, qu'est-ce que c'est ? Ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, c'est lui qui nous a aimés. Il nous a tellement aimés qu'il a envoyé son Fils. Celui-ci s'est offert en sacrifice pour nous, c'est pourquoi Dieu pardonne nos péchés." (1 Jean 4, 10 - PDV) 

"Venez à moi, vous tous qui peinez sous la charge ; moi, je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et laissez-vous instruire par moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Car mon joug est bon, et ma charge légère." (Matt 11, 28-30 - NBS)

"Or, l'espérance ne trompe pas, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné." (Rom 5, 5 - Colombe)
 

Avez-vous la moindre idée de combien vous êtes aimés ? Avez-vous la conviction de cet amour inconditionnel et pur que l'on ressent pour vous ? Ou sentez-vous souvent ce vide, cette impression de solitude et de manque, quels que soient les proches qui vous entourent ? 


On s'agite tous pour tenter de remplir cette sensation de vide et de la tuer dans l'œuf. On met en place nombre de mécanismes humains pour tenter de créer du plein. On remplit avec passe-temps, travail, relations, passions, alimentation, alcool et toxiques en tout genre, etc. On additionne, on consomme, on avale, on aspire, on prie pour que ce gouffre en nous devienne un plein débordant. On court, on veut, on désire, on vit plus vite ou on dort pour ne plus sentir - ne serait-ce qu'un instant. Au fond, on est conscient de la vanité de cette course ; on reconnaît le leurre. Alors, on lâche, on accepte la béance en nous, jusqu'à la prochaine course. Et on fait bonne figure. On s'habitue tellement à ce visage qu'on finit par ne plus savoir quand il sonne juste. On croit devenir sage en arrêtant de lutter avec l'abîme. 


Pourtant, tout ceci est mensonge. Le vide n'existe pas, en nous. Il est toujours plein de quelque chose. Si ce n'est pas de Dieu, c'est d'autre chose. 


Notre Père ne rêve que d'une chose, c'est son désir le plus cher : habiter en nous, venir nous remplir, être en communion avec nous. Son Esprit plane sur nous et se donne à nous dès qu'il le peut, dès qu'il le veut. Il a besoin de nous comme nous avons besoin de lui.

Dieu nous aime à un point qui dépasse tout entendement humain. Dieu nous aime d'un amour inconditionnel, gratuit, pur et éternel. Pour peu que nous en recevions une infime part, nous sommes pleins, comblés au-delà de toute espérance. 


Son amour ne se réduit pas à un sentiment positif, bienveillant. Il l'est bien sûr. Mais il est bien plus entier que cela, bien plus effectif. Il est Vérité. Il est Gloire. Avec tout le poids que cela comprend, il nous donne constance et identité. Son amour crée la Vie. Rien que ça. Sous toutes ses formes et partout. Quelles que soient les présences étrangères, les hostilités. Quels que soient les règnes humains ou spirituels. Son amour est plus puissant que tout ennemi, que toute mort.


Son amour libère, en nous offrant la seule liberté possible pour nous, pas celle qui consisterait en un libre-arbitre, mais celle de le laisser choisir pour nous, de nous offrir le meilleur pour nous, à chaque instant. Son amour illumine nos vies, là où elles seraient ternes, quand l'obscurité nous tire vers elle. Son amour nous sauve même de la peur. Son amour vainc la mort. Son amour nous promet éternité à ses côtés. Ce ne sont pas des mots ou des idées, mais une réalité, celle de sa présence en nous. 


Il nous aime tellement qu'il est prêt à mourir pour nous sur une croix. Avez-vous la moindre idée de sa souffrance, de son immense tristesse, de nous savoir loin de lui ? 
Moi, je ne le mesure pas. 


Je ne sais rien, et pourtant je sais. Je sais qu'il est là. Je sais que nous sommes un trésor pour lui, créatures merveilleuses. Je sais que nous sommes vraiment précieux à ses yeux et très chers à son cœur. Je sais aussi qu'il est exactement, d'une façon non pas parfaite mais excellente, ce dont nous avons besoin, ce dont nous dépendons. Je sais qu'il est la seule lumière authentique, la seule source. Et que toutes les autres sont artificielles, des pièges. Je sais qu'il est don. Et qu'il se donne en surabondance pour que nous gardions au moins un peu de lui, pour que même ça déborde autour de nous, sur nos prochains. Sa présence en nous nous remplit, et voici ce qu'elle produit : "amour, joie, paix, patience, bonté, service, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi." (Galates 5, 22 - PDV)  


"Et Dieu a le pouvoir de vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, disposant toujours, à tous égards, de tout le nécessaire, vous ayez encore en abondance pour toute œuvre bonne" (2 cor 9, 8 - NBS). 


"Celui qui aime sa vie la perdra. Mais si quelqu'un aime Dieu plus que sa vie dans ce monde, cette personne gardera sa vie et elle vivra avec Dieu pour toujours." (Jn 12, 25 - PDV)

















 

mardi 15 mars 2011

Mon Père

Mon Père,

Trois paroles rythment notre relation : « Pardon », « Merci » et « Je t’aime ».
Je n’ai pas choisi la date d’aujourd’hui pour mon baptême. Quand cette date m’a été proposée, Seigneur, Tu m’as fait sourire. Quelle jolie attention de Ta part ! C’est l’anniversaire de notre rencontre.

Il y a tout juste un an, Tu es venu chez moi me chercher dans ma chambre. Je ne te connaissais pas. J’évoluais dans un monde où on ne te connaissait pas. Je n’avais jamais lu une bible ni été dans une église. Pourtant, je Te cherchais depuis toujours. J’avais conscience du manque, du désordre, sans savoir à quoi cela correspondait. Et je cherchais par mes propres moyens sans jamais rien lâcher. Depuis l’enfance, je m’agitais dans tous les sens, avec l’illusion de pouvoir faire par moi‐même, investissant tout sur moi, faisant de ma personne mon propre dieu. Je ne te laissais aucune place. Et bien sûr, je ne parvenais à rien. J’errais.

Les semaines qui ont précédé Ta rencontre, j’étais encore plus agitée que d’habitude. Je dormais peu, faisant beaucoup de cauchemars. Je ne me reconnaissais plus dans mes comportements. J’écrivais beaucoup. A travers mes textes, j’ai compris que le diable me parlait, qu’il jouait avec moi, qu’il existait vraiment. Cela m’a montré que je vivais dans la peur. J’étais terrifiée en fait. Et c’est au moment où j’ai renoncé à cette peur, que les œillères sont tombées. Et Tu t’es révélé à moi.
Alors, Tu m’as prise dans Tes bras et Tu as déversé Ton amour immense et Ta gloire sur moi. Comme ça, sans que je n’y sois pour rien, simplement par amour. Je n’aurais jamais pu espérer vivre plus belle rencontre dans ma vie.

Une ou deux heures après, Tu m’as fait ouvrir une bible qui était chez moi. Je ne savais même pas qu’elle était là ni pourquoi je l’ouvrais. Tu m’as fait lire l’Evangile de Matthieu. Et là, c’était comme une deuxième rencontre. L’émerveillement ! J’avais La vérité sous les yeux. C’était comme une lumière qui traversait ma nuit. Je la connaissais depuis toujours La vérité − Tu l’avais mise dans mon cœur en me donnant la vie. J’avais porté La vérité jusque là en étant en conflit avec le monde qui me faisait douter. J’avais traversé toute ma vie dans cette tension intérieure. Et là Tu me l’offrais de nouveau, comme une confirmation, un encouragement : « Aie confiance, écoute Ton cœur ! , Tu me disais. »

Une semaine après, j’étais là, dans cette église, pour la première fois j’assistais à un culte. Quel cadeau Tu m’as fait ! Une communauté de frères et sœurs avec qui partager cette amour et vivre Ta présence, pour m’accueillir, me guider, me soutenir, dans cette année de conversion parfois difficile.
Peu après, je t’ai fait part de ma tristesse de n’avoir jamais trouvé ma place, mon métier. Et Tu m’as répondu. Deux mois après, j’avais plus qu’un métier, j’avais une place bénie, parfaite − Tu me connais si bien − sans même l’avoir cherchée.

Tu me couvres de bénédictions. Tu m’aimes tellement, que Tu es triste de me voir esclave de puissances, de faux dieux, d’esprits, d’humains, de mes péchés. Alors, tu ne cesses de me délivrer, me rendant petit à petit ma liberté, Te réappropriant Ta créature, Ta fille. Et, heureusement pour moi, Tu le fais malgré moi. Malgré mes résistances, mes faiblesses, mes compromis, mes ambivalences. Non seulement, Tu agis malgré ceux‐ci, mais en plus, Tu me les pardonnes !

Quand je suis perdue, Tu me montres le chemin. Quand j’ai besoin de ton avis, Tu me réponds toujours. Quand je souffre, Tu me guéris. La vie avec Toi, c’est du concret. Notre relation, un échange quotidien. Tu mes restaures petit à petit. Tu brûles en moi tout ce qui te fait entrave. Tu ouvres mes yeux. Tu me montres ce qui est faux en moi, ce qui n’est pas à sa place. Tu me donnes un cœur repentant et Tu me soulages de tout ce qui pèse sur moi. Tu nettoies mon identité, me fait renaître en Toi. Tu fais grandir ma foi et notre relation. Tu m’utilises, me tournes vers les autres, me mets à Ton service. Tu m’apprends à aimer. Je ne sais pas aimer.

Chaque jour est un miracle, une joie immense, à Tes côtés. Et moi, je Te demande encore des preuves !
J’essaie encore de faire par moi‐même. J’ai la tête dure, Tu le sais bien. Heureusement, Tu es patient. Et bien sûr, à chaque fois que je reprends les rênes, ça ne marche pas !

Pardon Seigneur. Pardon pour avoir pris Ta place si longtemps, et l’avoir laissée à tant d’autres. Pardon pour mon orgueil. Pardon pour avoir laissé tant de droits sur moi à l’Ennemi. Pardon pour m’être laissé impressionner si facilement par lui et pour avoir joué son jeu si longtemps. Pardon pour tous les liens et les alliances que j’ai créés et entretenus en dehors de Toi. Pardon pour les idoles. Pardon pour tous ces endroits de ma vie où je me suis écartée de Toi. Pardon de croire encore que sans Toi, je peux. Car je ne peux rien et je ne suis rien, sans Toi.

Et merci. Merci Seigneur de m’avoir sauvée. Merci pour avoir repris Ta place paternelle dans ma vie et pour la famille que Tu me donnes. Merci pour Ta grâce, pour la joie et la paix que Tu mets dans mon cœur. Merci pour Ton fils qui est mort pour que moi j’aie la vie. Ce baptême, finalement, est une question de vie ou de mort. Tu m’as fait passer de la mort à la vie il y a un an. J’étais une étrangère. Merci, parce que par Toi, le Salut est une réalité quotidienne. Merci pour la pureté et la gratuité de Ton amour. Je cherche tous les jours comment je pourrais Te le rendre. Permets‐moi de T’accueillir, de Te suivre et Te servir, de me donner à Toi, de T’offrir ma vie. Merci pour toutes les vies et les cœurs transformés par Toi dans le monde et ici, dans cette communauté rayonnante du Marais.

J’ai besoin aujourd’hui de T’appartenir totalement. Merci d’avoir créé ce besoin en moi.
Alors, aujourd’hui, je déclare, en Ton nom Jésus, que je T’appartiens. Que tu es le chemin, la vérité et la vie. Que Toi, mon Dieu, Tu es mon maître et mon Père, seul et unique. Et Toi, Saint‐ Esprit, je me soumets à Toi, que je sois Ton temple, qu’il y fasse bon vivre pour Toi. Mon Dieu, mon Seigneur, mon Roi, je t’aime.

(texte du baptême - 3 octobre 2010)

lundi 14 mars 2011

Ton amour fait de nous des hommes

Enferme-moi dans ton cœur, Jésus
Ma vie fragile je te la donne
Prends-la, garde-la, en Toi
Elle n'est rien que je puisse vouloir garder

J'avance aveugle sur ce chemin offert
Où ni la peur ni la mort n'ont de droits
Pleine de cette paix
Que Toi seul connais
Mon intelligence creusée par Ta loi
J'avance et toujours chercherai :

La Vérité dont ma vie dépend
Ton pardon, ma condition
Ton intimité, mon seul trésor
Ta Victoire, ma vie

Fais de nous une armée de soldats libérés
A ton service reconnaissants et dans l'humilité
De nous savoir autant de parts
De Toi
Debout face au monde

Ton amour fait de nous des hommes

L'hygiène de vie selon Jésus

"Ce qui entre dans la bouche ne rend pas une personne impure. Mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend une personne impure." Mt 15, 11.

"Et il leur dit : « Êtes-vous donc, vous aussi, sans intelligence ? Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui entre du dehors en l'homme ne peut le rendre impur, car cela n'entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, et sort ensuite de son corps ? » Par ces paroles, Jésus déclarait donc que tous les aliments peuvent être mangés. Et il dit encore : « C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. Car c'est du dedans, du cœur de l'homme, que viennent les mauvaises pensées qui le poussent à vivre dans l'immoralité, à voler, tuer, commettre l'adultère, vouloir ce qui est aux autres, agir méchamment, tromper, vivre dans le désordre, être jaloux, dire du mal des autres, être orgueilleux et insensé. Toutes ces mauvaises choses sortent du dedans de l'homme et le rendent impur. »" Marc 7, 18-23.

Ce qui entre dans notre bouche reste une préoccupation récurrente chez chacun d'entre nous, homme ou femme. Le souci d'être bien dans son corps, d'avoir une bonne hygiène de vie, de perdre du poids pour certains, de maintenir son corps "jeune" pour d'autres. Le choix de produits bio, les 5 fruits et légumes par jour, la séance de sport hebdomadaire pour répondre aux critères esthétiques du moment, évacuer le stress ou simplement se sentir bien dans ses baskets. Ou bien même en se préoccupant des bons petits plats gourmands que l'on va savourer. Le sujet revient souvent et nourrit régulièrement nos prières et celles de nos frères et sœurs.

Il est intéressant, comme toujours, d'écouter ce que Jésus en pense. Et surprenant, comme souvent aussi, de constater que nos préoccupations "naturelles", ou du moins spontanées, ne s'orientent pas d'elles-même vers la vérité. Chaque semaine les préoccupations liées à l'état de notre corps reviennent dans les conversations, mais il est ô combien plus rare d'entendre - et de s'entendre - dire ou remettre comme sujet de prière : "j'aimerais faire un régime de mauvaises paroles", par exemple.

D'autant que Jésus nous a aussi dit : "Ne vous inquiétez donc pas en disant : “Qu'allons-nous manger ? qu'allons-nous boire ? qu'allons-nous mettre pour nous habiller ? ” Ce sont les païens qui recherchent sans arrêt tout cela. Mais votre Père qui est au ciel sait que vous en avez besoin. Préoccupez-vous d'abord du Royaume de Dieu et de la vie juste qu'il demande, et Dieu vous accordera aussi tout le reste. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain : le lendemain se souciera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine." Mt 6, 31-34.

Alors, commençons peut-être à Le laisser nous déplacer, remettre la vérité au centre de ce qui nous anime.
Et prions pour que nos intérêts se tournent non plus vers nous-mêmes mais vers les autres, et que nous ne recherchions plus obstinément une pureté superficielle et illusoire mais bien celle du cœur que seul Dieu peut nous donner.

Proclamons Jésus comme hygiène de vie !
D'ailleurs, pour une fois ce qui entre dans la bouche compte, au moment de la Sainte Cène : " Pendant le repas, Jésus prit du pain et, après avoir remercié Dieu, il le rompit et le donna à ses disciples ; il leur dit : « Prenez et mangez ceci, c'est mon corps. » Il prit ensuite une coupe de vin et, après avoir remercié Dieu, il la leur donna en disant : « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang qui garantit l'alliance de Dieu et qui est versé pour une multitude de gens, pour le pardon des péchés. Je vous le déclare : dès maintenant, je ne boirai plus de ce vin jusqu'au jour où je boirai avec vous le vin nouveau dans le Royaume de mon Père. » Mat 26, 26-30.

Réveille-toi, toi qui dors

"Réveille-toi, toi qui dors.
Lève-toi du milieu des morts,
et le Christ t'éclairera de sa lumière."
Eph 5, 14.

Nous, enfants de Dieu, avons reçu, par pure grâce, une vie nouvelle qui nous a fait passer de la mort à la vie, de l'obscurité à la lumière. Nous sommes reconnaissants, pleins de la joie de connaître le Seigneur et de Le laisser vivre en nous. Nous demandons sans cesse à Lui être disponible, à connaître Sa volonté, à être à Son service. Il nous rend libres, nous répare, restaure nos êtres brisés, nous pardonne toutes nos fautes, encore et encore. Nous avons reçu et recevons chaque jour à nouveau le plus précieux.

Cette vie nouvelle tend vite à devenir pour nous un confort, une bulle sécurisante au milieu du monde. Alors, ce qui était au départ une chance de pouvoir transformer et libérer le monde comme nous avons été transformés, devient vite une planque, un refuge bien douillet. Et que signifie notre louange quotidienne si nous nous ne sortons pas dehors pour répondre aux besoins de ceux qui se présenteront à nous ?
Car, soyons lucides, notre "retrait" bien au chaud entre nous, prétendus "gens biens", n'est rien d'autre que lâcheté et paresse.

Celui qui dort n'est pas notre voisin, mais bien nous-mêmes qui nous croyons dans la lumière.
Réveillons-nous et levons-nous ! "Les jours que nous vivons sont mauvais" et nul besoin de voir l'invisible pour le savoir, il y a du travail dehors, et dedans. Beaucoup de travail !

Faisons preuve de courage, et déposons à Ses pieds tout ce qui nous freine dans notre service, nos peurs, nos gênes, nos timidités, toutes les excuses qu'on dresse pour ne pas Le servir comme Lui le veut. Nous proclamons à tous vents "Que Ta volonté soit faite", alors qu'en fait nous disons "Que Ta volonté soit faite si elle rencontre un peu la mienne." Nous Lui demandons comment servir, pour ensuite dire "Ok, mais pas comme ça et pas maintenant".

La joie et la paix qui nous remplissent n'ont de sens que si elles nous permettent d'apporter joie et paix à ceux qui en ont besoin. Nous ne sommes pas sauvés pour nous-mêmes - quel en serait l'intérêt franchement ? - mais bien pour les autres.

"Nous qui sommes forts, nous devons porter la faiblesse de ceux qui n'ont pas cette force, nous ne devons pas chercher ce qui nous plaît.
Chacun de nous doit chercher à plaire aux autres pour le bien, pour construire la communauté.
Le Christ, lui, n'a pas cherché ce qui lui plaisait.
Au contraire, les Livres Saints disent : « Les insultes de ceux qui t'insultent sont tombées sur moi. »
En effet, tous les Livres Saints écrits autrefois ont été écrits pour nous instruire. Ils doivent nous donner patience et courage, pour que nous possédions l'espérance.
La patience et le courage viennent de Dieu. Que Dieu vous rende donc capables d'être bien d'accord entre vous, en suivant l'exemple du Christ Jésus !"
Rm 15, 1-6.

Nous avons des jambes, alors marchons et soyons une béquille pour celui qui ne peut marcher. Nos frigos sont pleins, donnons à manger à celui qui a faim. Nos âmes sont en paix, soyons disponibles à celui qui tremble. Et nul besoin d'être sans failles. Nous sommes tous faibles, mais c'est Lui qui nous rend forts. Nous sommes muets, Il met Ses mots dans nos bouches. Nous sommes aveugles, Il nous conduit.

Oui, suivre Jésus est exigeant, mais Son amour est à la mesure de Son exigence. Et là où nous manquons, Sa gloire déborde davantage. Si Son Esprit Se donne si généreusement c'est bien pour qu'on Le laisse déborder autour de nous, et non pour que nous Le gardions prisonnier de nos temples.

Nous n'avons aucune idée de ce dont l'autre devant nous a réellement besoin, ni de quand et de quelle façon être présent et agir. Mais Lui le sait, nous n'avons rien à faire qu'à être disponible. Ce qui nous est pourtant très difficile. Laissons-Le donc nous libérer de nous-mêmes, de tout ce qui prend Sa place. Et quand, ô miracle, nous Lui sommes vraiment présents, et ainsi aux autres, n'en tirons aucune gloire, mais simplement la joie d'avoir servi. Soyons simplement reconnaissants de cette communion, de cette joie et cette paix qui ne sont possibles que par Lui.

"Quand vous faites tout ce que Dieu vous commande, dites : “Nous sommes des serviteurs ordinaires, nous
avons fait seulement ce que nous devions faire.""
Lc 17, 10.

Je crois

Si je pouvais laisser tomber
Ces vieilles peaux, ces oripeaux
Si je pouvais Te laisser les retirer
Ta présence brûle en moi
En un vrai feu de joie
Si je pouvais quitter ces lieux
D'abandon, de désespérance
Si je pouvais enfin lâcher
Cette vie, ces marquages oubliés
De ces années d'errance
Amputer ces nécroses de mon cœur abîmé
Déposer à Tes pieds
Le poids de mes offenses
Tu sais que si je pouvais, je Te laisserais
Opérer en moi ce que je ne peux pas
Lâcherais toute dernière prise
C'est Toi seul que mon cœur désire

Mais à l'heure où je ne peux rien
Alors que mon regard est plein de boue
Tous mes efforts paraissent vains
J'essaie de me tenir debout
J'essaie de parler, rien ne vient
Alors que Tu révèles la vérité
D'un être pauvre et désolé
Les chaînes qui nous lient Tu brises
Viens élever nos chairs à la cime
Résorber les tumeurs malignes
De nos corps en proie aux emprises
Emplir Tes enfants de Ta Gloire divine
Ton Esprit vient combler les ravines
Traces d'une vie passée rachetée
Effacées par le Souffle tant aimé

Je crois que le Royaume vient déjà
Je crois que le Seigneur parmi nous est là
Que Son amour sauve et libère
Que la mort tremble devant le Père
Je crois que Dieu nous veut pour lui
Que pour nous Il ne désire que la vie
Qu'en Son Nom et par Son Esprit
Nous sommes associés à Son Règne
Qu'à notre tour nous briserons les chaînes
Enlèverons la honte de nos frères
Relèverons les morts, piétinerons les enfers
Je crois que Dieu a donné son Fils pour nous
Je crois que Christ est mort pour nous
Qu'il est revenu à la vie le 3e jour
Qu'il a terrassé la mort pour toujours
Je crois que cette folie est sagesse
Je crois à cette Bonne Nouvelle
Dieu a fait de moi une créature nouvelle
Que toute peau ancienne est amenée à choir
Sous le poids écrasant de Sa Gloire
Que mon nom est gravé sur Son cœur
Que là se trouve mon unique bonheur

Amen